jeudi 31 janvier 2013

Affaire Florence Cassez : Propos de Bernard Paris


Par-ci, par-là, elle occupe une grande place dans les médias en répondant aux nombreuses invitations qui lui sont adressées depuis son retour du Mexique. Elle est partout, 1h à la Présidence de la République, séjourne dans les palaces hôteliers de Paris….. A l’issue de 7 années d’emprisonnement Florence Cassez a bénéficié d’une libération immédiate et inconditionnelle lui donnant son billet de retour en France. On sait que des soupçons pèsent sur la procédure de sa condamnation et que sa culpabilité n’est pas solidement établie dans un pays lourdement traumatisé par les rapts d’enfants. Peu de temps après sa sortie de prison 80% de la population mexicaine regrettaient cette libération.
La justice, par principe, n’a pas à être commentée . En revanche, on peut s’interroger sur le battage politique autour de cette affaire et, nonobstant, sur le traitement médiatique qui en est fait. Evidemment, ses faits et gestes sont induits par le statut de citoyen VIP qui colle à son personnage, certes depuis son retour mais en réalité depuis que les médias et la diplomatie ont commencé à s’intéresser au cas de cette petite française incarcérée pour des motifs, plus ou moins fabriqués disent ses défenseurs. Cette problématique est celle du droit et des juridictions compétentes.
Il y a aujourd’hui plusieurs français qui sont prisonniers quelque part dans des parties du monde où règne le chaos des guerres ou des révolutions. La plupart sont journalistes, techniciens au service de causes humanitaires. Leur engagement et la prise de risque qu’il comprend le sont en toute lucidité. Grace à eux nous sommes alimentés en informations et leurs actions sur place sont utiles aux populations en situation de déshérence. Leur vie est en danger chaque jour pour traduire en actes des principes de solidarité et des formes de démocratie. A l’évidence, le cas de Florence est d’une autre nature psychologique et politique. Sans sous-estimer le cauchemar qui fut le sien pendant son emprisonnement il ne mérite pas autant de bruit. Ramenons l’évènement à sa juste mesure, sinon tout se vaut. Non, car quand tout se vaut la mesure n’est plus possible ; elle n’a pas de sens.
Bernard Paris 09/02/2013


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